28.1.14

(a)folle moi

C’est cela alors donner un sens à la vie ? A ma vie. Conquérir, acquérir, posséder, s’approprier les choses, les lieux, les êtres. Ma ville natale. Mon père. Ma mère. Ma famille. Mes jouets. Ma chambre. Mon lit. Mon cartable. Ma maîtresse. Ma trousse. Mon école. Mon vélo. Mes lunettes. Mes rollers. Mon collège. Mon ordinateur. Mon lycée. Mes copines. Ma chanson. Mon bac. Mon livret A. Mon sac. Mes voyages. Ma fac. Mon prof. Mon boulot. Mon téléphone. Ma bagnole. Mon bar préféré. Ma maladie. Mon meilleur ami. Mon appart. Mon sèche-cheveux. Mes livres. Ma montre. Mon patron. Ma carte bleue. Mon paquet de clope. Mon salaire. Ma machine à laver.  Mes réunions. Mes collègues. Mon dressing. Mon rendez-vous. Ma salle de sport. Mon jardin. Mon mec. Mes enfants, ma chair, mon sang. Mes pauses-déjeuner. Mon amant. Mes valises. Mes dvd. Celui qui n’est plus mien, qui se sent mieux dans les bras d’une autre, mon ex. Mon passé. Mon chagrin. Je vois quelqu’un. Je veux changer de vie. Avant de sombrer dans la folie. Car c’est bien ça l’expression, non ? Soudain le déterminant possessif s’absente de la grammaire de ma vie. Pourtant il s’agit de sombrer dans Ma folie. Il s’agit de ma douleur. Mes larmes. Mes blessures. Ma tristesse. Mon désespoir.

crédit photo : Rachel Baran

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